Le Kyudo

Le Kyudo, ou la voie de l’arc, est un art martial japonais pratiqué par des passionnés depuis plusieurs années à Lorient (56).

Les origines

Plus qu’un sport, le Kyudo est un art qui se distingue par sa philosophie zen inspirée de l’art martial ancestral du Kyujutsu (弓術, « tir à l’arc guerrier ») du code des samouraï (Bushidō (武士道, « voie des guerriers ») utilisé sur les champs de bataille. L’arc est l’arme symbole des samouraï et le Kyudo est considéré au Japon comme l’un des Budo (武道, « arts martiaux) les plus purs. Le premier texte décrivant le tir à l’arc japonais apparaît vers l’an 297 et explique que les habitants des îles japonaises utilisent « un arc en bois qui est court en bas et long en haut. »

Pénétré et nourri par l’influence du Zen, le Kyujustu perd peu à peu sa qualité de bujutsu (武術), techniques guerrières employés par les samourais, et gagne l’emploi du kanji 道 (dō) visant à distinguer les budo, se traduisant par « technique » ou « art », afin de devenir le Kyudo, la Voie de l’arc.

Un art et une voie de réalisation personnelle

Le Kyudo trouve sa place au sein des méthodes orientales dédiées à la transformation de soi vers un mieux être et une quête de vérité personnelle. Il est une recherche du développement du corps par la maîtrise des gestes. Ainsi, l’arc (wakyū, 弓, arc japonais, communément appelé yumi ,弓, arc), arme de prédilection des samouraïs après le sabre, n’est que le prolongement du kyudojin (pratiquant du Kyudo), et la cible (Mato) que ses deux flèches doivent atteindre, son miroir.
L’objectif à atteindre, la philosophie de cette discipline, est « la recherche du geste parfait, l’équilibre au plus juste entre le corps et l’esprit » : les objectifs de vérité, de vertu et de beauté priment sur l’atteinte de la cible.

La chorégraphie du tir est codifiée et l’étiquette tient un rôle central, visant l’élégance et la justesse. L’harmonie enfin est la clé de voûte, que ce soit dans la gestuelle, l’esthétique générale, ou la relation avec les autres archers qui coordonnent leurs déplacements et leur tir respectif dans une succession parfaitement maîtrisée. La beauté du kyudo s’exprime dans les tenues traditionnelles, le grand arc de plus de deux mètres aux courbures naturelles, le rythme lent cérémonial, et l’attitude digne et solennelle des archers aux lâchers puissants dans une intense concentration.

Le Kyudo se pratique dans un contexte bien précis, dans un cadre protocolaire ancestral qui participe de sa plénitude.

Vérité Bonté Beauté : les trois buts du KYUDO

Le tir dans le Kyudo doit être vrai : il ne s’agit pas seulement d’être habile, l’archer doit offrir sincèrement son être dans l’expression de son tir, sans truchement. Il lui faut mettre à l’unisson son esprit (attitude), son corps (mouvements) et son arc (technique), en cherchant la plus grande simplicité. La cible n’est plus alors ni cible ni adversaire. Elle devient fidèle miroir de soi. 

L’idée de bonté est associée à la recherche de vérité. Une attitude et un comportement justes suscitent un état de calme physique et mental équilibré qui s’exprimera autant dans le tir que dans le quotidien. 

La beauté naît de la beauté formelle de l’arc, de l’attitude courtoise et respectueuse du kyudojin ainsi que de l’harmonie de tous les mouvements dans la cérémonie du Kyudo. La sobriété et l’apparente facilité de forme cachent un haut degré de précision, de maîtrise. L’ensemble du tir dégage ainsi élégance et raffinement. 

Portfolio

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